30 septembre 2006

chapelle de Tresséroux

La chapelle prieurale de Tresséroux aux bas des Gaumes

Dans quel environement Les Gaumes se sont-ils trouvés à travers les siècles?
En bas des Gaumes se trouve une chapelle dont l'histoire est retracée dans un fascicule paru en 2004, « La Chapelle Prieurale de Tresséroux », écrit par Claude Pauvert, prologue de Bernard Lesfargues, édité par « Les Amis de la chapelle prieurale de Tresséroux ».

La chapelle date du XIIe et faisait partie d’un prieuré de moniales bénédictines.
Le prieuré était bâti au milieu des bois, une partie de la forêt recouvrant cette région ayant été cédée par le seigneur de Mussidan dès le Xie à l’abbaye de Ligueux. Ce qui est maintenant Les Gaumes devait donc être entièrement boisé. (p 39). Les fonctions de la chapelle étaient non seulement religieuses mais aussi sociales. Elle devait servir d’abri aux pauvres, aux malades et aux pélerins.
1245 : une bulle d’Innocent IV fait état du prieuré de Trésseroux.
Cette chapelle romane est dénuée de décoration. Elle n’a jamais été transformée.
Déjà au XVIIe siècle elle menace ruine. « La dame de Ligueuilh est curé primitif. Le curé d’Eglise-Neuve a offert de faire le service » (p 19). En 1769 on parle du « village de Tresséroux ». Le prieuré a des terres, des prés, des vignes, des châtaigniers etc... (p 20)
1791 : Vente des biens nationaux ecclésiastiques. Ce n’est qu’à la 3e adjudication que des acquéreurs, habitants de Tresséroux, se présentent. « Elle porte sur la chapelle et des ‘mazures’ (ruines) avec leur emplacement. Parmi leurs noms on trouve Chauffaille et Aubertie.
Parallélement est citée (p 22) une « Liste des assujettis aux rentes dues à l’abbaye de Ligueux ». On y trouve :
Pierre Lauteyrie, laboureur, charbonnier habitant Tresséroux à Las Migneras (Les Mignères)
Antoine Chauffaille, laboureur aux Gaumes
Jeanne de La Rose veuve de Guillaume de Lespinasse aux Gaumes
Antoine Chauffaille, laboureur aux Gaumes
Est-ce que ceci signifie que Les Gaumes étaient une sorte de dépendance du prieuré de Tresséroux, lui-même dépendant de l’abbaye de Ligueux ?
Est-ce que la famille de Lespinasse (Mélina s’appelait Lespinasse de son nom de jeune fille et venait d’une famille de paysans assez aisée de St Jean d’Eyraud (cf mes interviews avec elle en 1978) ?
Autre hypothèse tirée de ce fascicule :
Tresséroux était très probablement sur le chemin des pélerins de St-Jacques-de-Compostelle (appelés les Jacquets). Il s’agirait alors d’un des quatre chemins connus, partant de Limoges et passant par Périgueux et Bergerac. Un détour par Mussidan devait se faire pour certains en raison des nombreux lieux de culte sur cette route (St Astier avec son hospice St Louis, SourzacSt Front de Pradoux, puis Tresseroux où les moniales avaient le devoir de recevoir les pélerins, enfin Bosset et Ginestet avec des chapelles dédiées à St Jacques. L’auteur de fascicule écrit (en note p 37) : « Proche de la chapelle se trouve le lieu-dit ‘Les Gaumes’ (en occ. Les Jacques). Peut-on penser que se situait là un lieu d’acceuil ? Ou n’est-ce qu’une coincidence ? » (cf Le journal de famille, sept 2004, sur l’origine de l’appelation Les Gaumes)
Dernière information sur la chapelle : au XVIIe siÈcle, certains s’inquiétent de ce qu’elle menace ruine. En 1836 les propriétaires de la chapelle en font l’abandon à la commune des Lèches « à la condition qu’il sera procédé par un moyen quelconque et dans un délai de trois ans à sa restauration. » Cette restauration se fera 164 ans plus tard en l’an 2000.

Annick Sjögren