Gaston Isle de Beauchaine, marin, chef de famille, homme de lettres et ses descendants

13 août – Gaston et les Gaumes
16/5 2006, Annick Sjögren
Version préliminaire
Bravo pour l’addition de commentaires et souvenirs
GASTON ISLE DE BEAUCHAINE,
chef de famille, marin, homme de lettres,
et propriétaire des Gaumes
Le passé était une forêt très belle
Où se croisaient à perte de vue
Les rameaux de ces arbres
qui descendaient jusquà nous.
Jean d’Ormesson
I – Les Beauchaine en Dordogne p 1
II – Gaston de Beauchaine, acheteur et propriétaire des Gaumes p 6
III –Les enfants et petits-enfants de Gaston et Marie aux Gaumes p 8
IV – La maison des grands-parents, toujours ouverte p10
V - Gaëtan de Beauchaine et sa famille aux Gaumes p11
VI – Et maintenant p 12
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les cinq enfants de Gaston et Marie avec leurs familles, 1953
I – Les Beauchaine en Dordogne
La famille Isle de Beauchaine est originaire de Saintonge, Rochefort. Elle arrive en Périgord par mariage au début du XIXe siècle lorsqu’Alphonse de Beauchaine (1813-1892) se marie avec Marie de Tessières en 1842.
Photos des 2 tableaux des parents de Marie de Tessières, mariés en 1814,
Francois-Jean-Louis de Tessières et Louise-Damienne-Adèle de Tessières de Miremont
Tableaux restaurés par Bertrand Caro de Priellé en 2002
Alphonse Isle de Beauchaine, né en Saintonge, au château de Beignon, a par sa femme hérité de la propriété de sa belle-famille en Dordogne, le château de La Bertinie avec près de 300 h de terres à Montagnac-la-Crempse, soit à une vingtaine de km des Gaumes. Son fils Max a hérité de la propriété mais a dû la vendre vers 1905. Gaston, le fils ainé de Max a par deux fois vainement essayé de racheter cette propriété de famille. Finalement c’est à la place decelle-ci qu’il a acheté Les Gaumes en 1923. (Cf détails plus loin)
A l’extinction de la branche ainée (1962)[1], le titre de comte est passé à l’ainé de la branche cadette, c’est à dire à Gaëtan de Beauchaine, jusque là vicomte. Encore avant la guerre, ces titres, bien que non-officiels, pouvaient être utilisés parallèllement à celui des titres professionels. Dans l’acte d’achat des Gaumes, le nom de l’acheteur est écrit ainsi : « Gaston Marie, Vicomte Isle de Beauchaine, Capitaine au long cours, ingénieur-expert maritime »
Au cours du XIXe siècle la famille de Beauchaine s’enracine donc en Périgord dans une vie de gentilhomme alliant l’exploitation des terres à la vie sociale de l’aristocratie terrienne locale. Auparavant la famille avait compté de nombreux navigateurs avec Rochefort comem point d’attache (cf le texte de Nicole). La maison principale de La Bertinie semble avoir été rebâtie au XIXe siècle dans le style de la grosse maison bourgeoise de l’époque. Les bâtiments des communs sont dits être plus anciens. Max (1848-1923) reprend la propriété mais, suivant l’esprit du temps c’est un entrepreneur. D’après Mélina Lespinasse, (1899-2001), qui avait travaillé de longues années à Jean du Claud puis aux Gaumes, elle-même originaire d’une famille de fermiers propriétaires à St Jean d’Eyraud, un village de la région, il était dit que Max de Beauchaine avait introduit l’élevage des vaches en Périgord. Les chèvres et les moutons y étaient les animaux traditionnels avec les chevaux ou les boeufs comme animaux de travail. Max de B. a aussi monté une usine de production de briques et c’est cela qui l’a amené à la faillite. La vie sociale de l’époque était intense. « Le vicomte det de la vicomtesse Max de Beauchaine, château de la Bertinie, avec leur équipage». Ceci est mentionné à plusieurs reprises dans un carnet de notes d’une des familles de la région. Ce carnet répertorie tous les détails des réceptions faites vers 1880-1900 avec le nom des invités et le détail des menus et autres préparations[2]. Qoiqu’il en soit, Max de B se vit obligé de vendre sa propriété de la Bertinie et de rechercher du travail. Une lettre à sa femme, écrite dans un hotel en Espagne, parle de son existence difficile et de ses besoins d’argent (rechercher cette lettre). La famille fut abritée dans divers endroits de la région comme à La Rigale (cf le récit de Tante Linette) et au « Puy » à Ribérac, résidence louée par les enfants pour leurs parents vers les années 1920. Max a dû habiter au Puy jusqu’à sa mort en 1923, l’année où son fils Gaston a acheté Les Gaumes. Sa mère, Thérèse (née de Laage de Meux, 1852-1943) est venue habiter avec son fils Robert dans la maison de la cour aux Gaumes. On y raconte que son petit-fils Jacques, alors exploitant les Gaumes, l’aurait trouvée morte, endormie dans son fauteuil au coin du feu dans la grande pièce du coin cour-terrasse, qui était alors la cuisine. Elle avait donc plus de 90 ans. J’ai un souvenir d’elle qui doit dater de 1942, j’avais alors 6 ans : il fallait crier dans son cornet pour lui dire bonjour.
Nicole, qui avait 8-9 ans à l’époque, complète : « Mon souvenir de la grand-mère Thérèse: Le cornet, bien sûr; mais en plus: elle se tenait assise dans son fauteuil, près de la porte fenêtre du salon donnant sur la terrasse, tout de noir habillée, uniforme pour cet âge à l’époque. Pour les enfants elle avait un carton plein d'objets hétéroclites que j'adorais. J'aimais venir la voir pour le carton, spécialement. C'est resté pour moi si vivace et important que j'en ai fait un genre de réplique chez moi pour les jeunes enfants - Message à ses descendants... »
Vers 1920 des lettres entre les frères, Gaston, Henri, Pierre, Alain, parlent de « petite caisse ». Il s’agit de sommes d’argent alimentant régulièrement cette caisse et versées par les quatre fils au bénéfice de leur mère ainsi que par leur grand-mère de Laage de Meux. Un budget était établi pour les dépenses. Au moins la moitié de cette caisse était alimentée par une donation de la grand-mère de Laage, mère de Thérèse. (lettre d’Henri du 2 mars 1919). Pour assurer la subsistance de sa fille à longue échéance, la grand-mère avait donné à son petit-fils Henri une somme très importante à placer : 27 000 fr de titres au porteur dont les intérêts remplaceraient la pension qui disparaîtrait après sa mort à elle. Il semblerait que son mari était au courant de l’aide de leurs quatre fils mais pas de la donation de sa belle-mère au profit de Thérèse.
photo de « la vieille grand-mère ; rechercher une de son mari, Max
Ces pages ont « Les Gaumes » comme thème et se limitent donc à la partie de la famille des Beauchaine issue de Gaston et Marie de B.. Les références au passé avant l’époque des Gaumes se limitent aux ascendants directs de Gaston en Périgord et n’incluent pas les familles de Laage de Meux, Tessières, ou même la famille de sa femme, Marie de B., née de Lancesseur, en Normandie.
Néanmoins, Tante Linette Castagné/de Kergommeaux, née en 1913, nièce de Marie de Beauchaine et donc de Gaston, a enregistré deux casettes avec ses souvenirs de cette époque.
Ici photo des Gaumes (le Chalet tout juste construit, 1925-26)
Photos de Gaston et Marie vers 1925
Gaston, par sa profession dans la marine marchande, n’a jamais été amené à travailler en Dordogne mais toute sa vie il a soigneusement entretenu les liens avec la région de son enfance et de ses ancêtres. Dans sa jeuness il a vécu les difficultés de son père et il a vu la propriété de famille disparaître. Il semble que l’un des buts les plus importants de sa vie ait été de recréer pour sa famille un enracinement physique et social en Périgord. Par deux fois il a donc tenté de racheter La Bertinie.
En 1905 la lettre d’un créancier qui doit être un ami de la famille refuse l’offre d’achat de Gaston. La lettre est adressée à « Mon cher ami ». Elle indique que le prix offert n’est pas suffisantmais que néanmoins le signataire se préossupera du sort de leur amie, la mère de Gaston. Ce dernier a alors 27 ans et il est officier de la Marine marchande. Quinze ans plus tard, La Bertinie est remise en vente. Une 2ème fois, Gaston essaie de la racheter. Il est alors en Chine comme ingénieur-expert pour le Bureau Veritas et il gagne assez bien sa vie pour pouvoir envisager cet achat. Il écrit de nombreuses lettres à sa femme pour qu’elle suive l’affaire avec attention. Il envoie un télégramme à Henri, le frère chargé de ses affaires en France, pour lui dire de conclure l’affaire. Le télégramme ne parvient que trop tard à son destinataire. T. Maino a entendu raconter que Hélène, la femme d’Henri, aurait volontairement retardé la remise du télégramme à son mari, ne tenant pas à ce que son beau-frère devienne chatelain comme elle-même l’était. Cela parait un peu trop « histoires de famille ». La correspondance existante montre que le prix de La Bertinie devait être au-dessus de ses moyens. Il y avait 280 hc de terres. Gaston proposait de se contenter d’acheter les bâtiments et 100hc seulement. N’est-ce pas ceci qui aurait fait échouer l’achat ?Après ce deuxième échec, sûrement une grande déception, Gaston cherche autre chose, en priorité près de Montagnac (commune de La Bertinie), ce qui semble souligner son désir de conserver les liens de famille, sinon ailleurs en Périgord. Finalement il achète les Gaumes. L’acte de vente est signé le 11 octobre 1923, spécifiant la prise de possesion des bâtiments en septembre suivant. Gaston a aussi poussé plusieurs personnes de son entourage à acheter en Périgord : peu de temps après ce sera Marie Duhamel, d’une famille d’armateurs de Fécamp dont la fille épousera Gaëtan en 1927, qui achètera la propriété de Jean du Claud à 2km des Gaumes. Gaston dessinera pour elle une nouvelle maison très similaire à celle qu’il fit immédiatement construire après son achat des Gaumes (le Chalet). Bientôt ce sera aussi des cousins les Delaittre (Cécile Delaittre était née de Beauchaine), qui achèteront Manègre, également sur la même commune que les Gaumes. Il est dit que c’est aussi Gaston qui poussa encore les Vidal, armateurs de Bordeaux mais aussi cousins proches (de Laage de Meux) à acheter la Barde, près de Bergerac.
Gaston serait sans doute heureux de voir la liste de ses descendants qui d’une facon ou d’une autre sont installés en Périgord :
Liste (et photos ?) des maisons en Dordogne héritées, achetées, construites ou rénovées par un certain nombre des 91 arrières petits-enfants :
Aux Gaumes et environs:
Revel,
du Plessis
Verley
De Beauchaine
Sjögren
Les Gaumes Boutarelles: Bertrand de B
Pyraine : de Mullenheim,
Lavaure : Aymeric Verley
A Lavernelle et environs:
Henri
Albéric
près de Lavernelle :
Gaëtane
Irène
La Tissanderie : Gonzague
A Falgueyrac :
Christian,
Bénédicte
Divers :
Vitrac : Maylis
Le Mont de Neyrat : Tte Maino
Cazenac : Armelle
Veyre : Odile
Appartements ou maisons à Bergerac :
Ghislain
Olivier
Comme rapport : Bertrand, Henri, Gonzague, Alexandre
(listes ci-dessus à contrôler !)
En 2005 parmi les 28 petits-enfants actuellement en vie et agés de 76 à 46 ans on compte :
1) 9 d’entre eux sont ou, dès avant leur retraite, se sont installés (+ 2 avant leur décès) en Périgord pour leur vie professionelle,
2) 5 sont venus pour s’y installer à la retraite,
3) 3 y ont hérité ou acquis une maison de campagne ;
4) 11 n’ont plus de lien permanent
= les 2/3 ont gardé des liens permanents avec le Périgord
Des 90 arrières petits-enfants agés de 50 à 15 ( ?) ans,
une dizaine d’entre eux sont actuellement installés en Périgord,
une dizaine y ont une maison de campagne
et une quarantaine y reviennent régulièrement en vacances chez leurs parents,
c à d. les 2/3 entretiennent des liens réguliers avec le Périgord.
II – Gaston de Beauchaine, acheteur et propriétaire des Gaumes
Max de Beauchaine et sa femme, Thérèse, née de Laage de Meux, avaient 5 fils : Gaston 1877, Robert 1879, Pierre 1881, Henri 1882 et Alain 1890. Ils furent élevés à la Bertinie. Gaston et Henri devinrent officiers de la marine marchande (à contrôler pour Henri, cf les lettres). Et Pierre travaillait en Cochinchine ou par là. Alain devint exploitant de la propriété de sa femme à Lalande de Pomérol. Robert, déficient mental par suite d’un accident à la naissance, resta toute sa vie auprès de sa mère. Il vécut aux Gaumes de 1926 à 1953. Il est mort à la maison de retraite de la Madeleine à Bergerac en 1962.
Gaston (1877-1954) fut tout d’abord capitaine au long cours, puis ingénieur expert maritime. Il fit encadrer son diplome d’expert maritime datant de 1917. Tant qu’il naviguait il habita au Havre et à St-Malo. Puis en tant qu’expert maritime il s’établit à Fécamp, fera un séjour en Chine et plus tard s’installa à Paris. Il travailla à « la Ligue Maritime et Coloniale Francaise » pour laquelle il fit de nombreuses conférences.
Vers 1920 Gaston est inspecteur-expert pour le bureau Veritas et poursuit son idée d’acheter en Périgord. Son séjour de presque trois ans en Chine (début 1918-fin 1920) lui permet de bien gaganer sa vie. La propriété qu’il recherche doit être à la fois maison de famille en accord avec son milieu social en Périgord et aussi une exploitation agricole rentable. Les lettres font état de nombreuses recherches en premier lieu autour de Montagnac[3], commune de la Bertinie, mais également dans d’autres régions de la Dordogne.
L’achat des Gaumes date d’octobre 1923. A ce jour nous n’avons trouvé aucun document sur les transactions ayant précédé le contrat de vente. Les Gaumes étaient une exploitation agricole d’une centaine d’hectares avec fermes et métairie et ne correspondaient sans doute pas à la belle propriété telle que La Bertinie et dont Gaston devait rêver. Dès l’achat il semble donc avoir prévu la construction d’une maison de style plus « bourgeois » et entouré d’un « parc ». Il se chargea lui-même de faire les plans. Lorsque nous étions enfants, on parlait toujours du Chalet construit comme un bâteau, très logeable mais pas toujours conforme aux normes.
Tirer une photo de son plan pour la maison et le parc
Un des plans montre une maison plus grande qu’elle ne le sera finalement. Même une tour y est dessinée. Sans doute Gaston n’eut-il pas les moyens suffisants pour réaliser une maison de cette taille. Par contre une maison de cette taille sera construite, là encore suivant les plans de Gaston, sur la propriété de Jean-du-Claud achetée par la famille Duhamel peu de temps après. Les deux habitations restent très similaires et, tandis qu’aux Gaumes le parc est dessiné avec des sapinettes, des buis et des rosiers, celui de Jean du Claud aura une allée de palmiers, une percée à travers bois et un tennis. Dès que fut terminée la construction de la nouvelle maison, « le Chalet », Marie et ses enfants quittèrent Fécamp pour s’installer de facon permanente aux Gaumes.
Dans le cas des deux propriétés, les vieux bâtiments restent affectés à l’exploitation agricole. Néanmoins les maisons-maîtres des cours de ferme seront utilisées pour y loger certains membres de la famille. Aux Gaumes, la mère de Gaston et son frère Robert logeront dans la maison de la cour principale ainsi que ceux travaillant la propriété dans une maison qui devait être la plus ancienne maison de maîtres dans une autre cour de ferme adjacente. À Jean du Claud la maison de la ferme sera arrangée en 1932 pour le gendre, Gaëtan, sa femme Jacqueline et leurs enfants d’alors, Ghislaine et Micheline.
L’acquisition des Gaumes et la construction du Chalet peuvent être mises en relation avec la perte de la Bertinie. Gaston avait passé son enfance et sa jeunesse dans le milieu social de l’aristocratie terrienne en Périgord. Appartenir aux « familles bien » était vécu comme entraînant un certain nombre d’obligations morales et sociales. La famille devait tenir son rang. Tel que nous, petits-enfants, l’avons connu plus tard, notre grand-père était empreint de fierté. Nous le trouvions parfois un peu trop conscient de son personnage mais il restait impressionant. Il était d’ailleurs très bel homme. Il veillait de près à un entretien minutieux de la maison et de son entourage. Pendant des années Nathalie, la bonne de la maison, soigna les deux arbustes de mimosa à la porte du bureau, avec bien des déboires au moindre coup de gel. Robert ratissait le gravier à toute époque de l’année. Marie, « Bonen-maman » pour nous, se recevait ses visites, à la belle saison, dans la véranda et, l’hiver, dans le petit salon, assise au coin du feu sur sa bergère Louis XV. Tenir son rang exigeait un certain style d’habitation et un certain mode de vie. Gaston ne pouvait pas renvoyer sa famille en Périgord pour la faire habiter dans une ferme. Mais ses seules ressources étaient celles de son travail. Sa correspondance fait état de ses efforts constants pour améliorer sa situation professionnelle. Il travailla jusqu’à l’âge de la retraite, à 65 ans, et même après. Il fit sa dernière conférence à 75 ans peu de temps avant sa mort[4]. Non seulement Gaston et marie avaient une famille nombreuse mais de plus ils ont toujours fait preuve d’une grande hospitalité (cf entre autres le récit de Tte Linette) envers famille élargie et amis.
III – Les enfants et petits-enfants de Gaston et Marie aux Gaumes
Lorsque Marie vint s’installer aux Gaumes avec ses enfants vers 1925, la situation de ceux-ci était la suivante : Simone, 24 ans, était en âge d’être mariée si l’on se réfère à plusieurs lettres discutant de la question de partenaires à lui présenter. Simone était connue pour son charme et son entrain et ce n’étaient pas les prétendants qui manquaient. Mais elle était amoureuse de Jean de Lavernelle et elle préféra attendre l’âge de trente ans, peu habituel à cette époque. Gaëtan, 21 ans, était à l’armée ; il se mariera en 1927 avec Jacqueline Duhamel. Annick, 16 ans, était encore à la maison. Elle se mariera en 1934 avec Ghislain d’Abzac. Bernard, 15 ans, passa d’un collège au Havre (?) au collège de St Joseph à Sarlat. Jacques 13 ans, fut mis en pension chez l’Abé Large à Montagnac. Jean de Bonfils Lavernelle et Ghislain d’Abzac descendaient de « vieilles » familles du Périgord. Par contre les femmes de Gaëtan, Bernard et Jacques venaient d’ailleurs, Jacqueline Duhamel, première femme de Gaëtan, de Normandie ; Geneviève Rouyer, deuxième femme de Gaëtan, de Bourgogne ; Germaine Cousy-Neyrie de Saintonge ; et Madeleine Tétard du Poitou. Ces cinq ménages se retrouvèrent à un moment ou à un autre au Maroc pour des périodes professionnelles plus ou moins longues suivant les familles. Tous, également, revinrent vivre de facon permanente en Périgord.
Les récits de Tte Simone (et Tte Annick ? Maylis dit ne pas se rappeler de sa mère en parlant ainsi) parlent des premières années aux Gaumes comme une période de vie sociale intense, sorties, tennis, piques-niques, danses etc...
Photo du tennis sur la prairie aux Gaumes
Page d’album de photos scanée sur un dimanche à Jean-du-Claud
A leur mariage à quelques années de distance Simone et Annick suivront toutes les deux leurs maris au Maroc où leur vie de famille se fera dans leurs bleds respectifs.
Parallèlement à sa vie professionnelle à Paris, Gaston assurait la gestion de deux propriétés, les Gaumes et la propriété voisine des Duhamel, Jean-du-Claud. Comme employés agricoles il avait son neveu, Guy de Kergommeaux[5] et, suivant les époques, un ou deux de ses fils, Gaëtan et Jacques. Des stagiaires furent aussi recrutés pendant quelques années. Pendant la guerre l’un d’eux fut un prisonnier allemand (cf plus loin).
CITATIONS
Assez rapidement, Gaston chercha à se séparer de cette gestion à distance de deux propriétés. Il proposa le fermage des Gaumes à Gaëtan qui refusa, préférant aller gérer la propriété de sa belle-mère, Jean-du-Claud, tout en continuant à travailler sur les Gaumes (cf échanges de lettres). Dans une lettre à son père en 1930 (ou 31 ? controler) Gaëtan demande une augmentation, son salaire ne lui permettant pas de faire vivre une femme et deux enfants. Il semble que c’est après que Gaston lui ait proposé la gérance. D’après les lettres de Gaëtan à son père on devine que Jacqueline voulait s’installer à Jean-du-Claud au plus tôt. Marie Duhamel faisait faire des travaux dans la maison de la ferme de Jean du Claud pour y installer le jeune ménage. Ce fut fait juillet 1931 (contrôler). Gaëtan n’aura donc travaillé aux Gaumes que briévement après de brefs intermèdes de situation (dans les assurances ?) à Paris où Ghislaine est née en 1927 et à Périgueux où Micheline est née en 1929.
Gaston chercha ensuite à léguer les Gaumes à son plus jeune fils Jacques, qui y travaillait depuis l’âge de 18-19 ans. Les lettres font état des transactions de vente qui échouèrent. Est-ce pour des questions financières ? Il est probable que Gaston n’avait pas la possibilité de dédommager les quatre frères et soeurs, Simone, Gaëtan, Annick et Bernard.
CITATIONS
Jacques se marie en janvier 1945 à l’âge de 33 ans. Il habite toujours aux Gaumes. Bertrand y est né en 1946, dans la maison de la cour, raconte-t-il.
Finalement en 1947 ce fut la vente à Gaëtan. Etait-ce associé à une rente viagère que Gaston vendit les Gaumes ? Il semble qu’il ait été poussé à la vente par besoin d’argent pour arrondir sa retraite. Il avait alors 70 ans. Il avait dû prendre sa retraite au début de la guerre, quittant définitivement Paris pour les Gaumes.
A la fin de la guerre un des employés était un prisonnier de guerre allemand. L’O. Guy avait la réputation d’être doué pour les langues. Il avait parlé anglais. Il s’apprit un peu d’allemand avec Herman. Quarante ( ?) ans plus tard une connaissance de la famille (Toulemon, de Montagnac, qui était ambassadeur ?) rencontra cet Herman, lui-même alors ambassadeur. Ils parlèrent des Gaumes et de l’O Guy dont Herman avait gardé un bon souvenir. Le beau-frère de Gaëtan, Paul Rouyer, viendra travailler aux Gaumes vers 1948. Il aura une chambre près de celle de Guy, dans la maison de la ferme (où habite maintenant Micheline). Il quittera les Gaumes à l’âge de la retraite. Guy prendra sa retraite sur place et restera aux Gaumes jusqu’à sa mort en ..., ayant changé de chambre lorsque Micheline reprit la maison de la ferme en 1973. Une chambre est alors faite pour lui dans la grange mais sans sanitaire.
Gaston mourra en 1954. Sa femme, Marie, en 1973. Nathalie prendra sa retraite mais restera aux Gaumes. Elle déménagera alors du Chalet dans la chambre de la cour. AprÈs queleus années elle alla habiter chez sa soeur dans le bourg d’Aglise Neuve d’Issac et y mourra.
Les Lancesseur iront passer leurs dernières années dans une maison de retraite à Mussidan. Pierre de Lancesseur, colonel de la guerre de 14-18, fera enfin publier son manuscrit sur Jeanne d’Arc.
La famille de Gaëtan, retour du Maroc et après que celui-ci ait acheté la propriété à son père, s’installa de facon permanente dans la grande maison de la cour. Ce fut un changement de génération dans la direction des Gaumes.
IV – La maison des grands-parents, toujours ouverte
Les enfants et petits-enfants de Gaston et Marie continuèrent à venir chez leurs parents/grands-parents soit pour les vacances, soit pour des séjours plus ou moins longs suivant les nécessités.
Armelle Constant (fille de Jacques et Madeleine) écrit (mail à Annick 12/5-06):
J'ai passé au Chalet un long séjour (4 ou 6 mois),j'avais 9 ou 10 ans en
1960 ou 1961. Je n'allais pas à l'école, j'étais en convalecsence d'une primo infection. Maman me disait que cela m'avait sauvé la vie car elle
Gaston et Marie et quelques petits-enfants, Nanick , Micheline, Max, Nicole, Henri, Maylis, Gaëtane, 1953
pensait ne pas pouvoir me soigner aussi bien. Anne (soeur d’Armelle, en long séjour chez ses grands-parents) et Véronique (cousine, fille de Gaëtan, vivant aux Gaumes) allaient à l'école. Je les attendais avec impatience jusqu'à leur retour.Je devais rester dans mon lit, je n'ai jamais autant lu, j'ai eu beaucoup de chance, il y avait toute la blibliothéque rose, verte, les Bécassine, les Tintin, les club des cinq etc... je n'avais le droit de me lever que pour le déjeuner, ensuite, apres la sieste. J'allais, pour mon grand plaisir, chez l'oncle Pierre pour apprendre la grammaire en tappant à la machine.
Je garde un souvenir merveilleux de tout ces moments. J'enviais beaucoup Anne dont j'associais la vie à celle des histoires de la contesse de Ségur que je découvrais en même temps, je trouvais qu'elle avait une vie de princesse. C'est bien après que j'ai su qu'elle était si malheureuse de ne pas être avec nous et les parents.
C'était au printemps, on écoutait les disques de Brigitte (soeur de Véronique, vivant aussi aux Gaumes mais un peu plus agée) mais on n'aimait pas du tout Jonny, Veronique se faisait bronzer, ça marchait bien pour elle, moi elle m'appelait le "cochon rose" à cause de mes coups de soleil, je rallais car je n'avais pas le droit de me mettre au soleil et de me baigner.
Un jour il a eu un événement extraordinaire,attendu et préparé depuis des
semaines: la présentation de la fiancé d'Henri! les petits plats dans les
grands, on avait fait l'argenterie , je me souviens que Nathalie avait cuisiné des paupiettes de veau! Bonne Maman et elle étaient aussi heureuses que si elles recevaient la reine d'Angleterre...
D'ailleurs à propos le Général de Gaulle était passé à Bergerac en même temps Autre événement mais je ne sais plus si c'était la même année, Il a eu votre mariage (mariage d’Annick, autre fille de Gaëtan, avec Andreas Sjögren) dont on parlait beaucoup. Les robes de demoiselles d'honneur de Véronique et Brigitte me rendaient folle de jalousie.
Oncle Guy était mon parrain et la grand copain de papa, il me faisait mourir de rire moi aussi, mais je trouvais qu'il avait souvent l'air triste. Un jour, il s'était trompé il m'avait donné un billet de 50 Fr au lieu de 5 Fr, heureusement Nathalie a tout arrangé.
Tante Ginette (Geneviève, mère de Véronique et Birgitte) nous apprenait à mettre le couvert à faire le ménage et à jouer au bridge, j'y pense souvent.
Tout ça sont des souvenirs inoubliables et si chaleureux,
J'étais comme dans une bonbonniére.
L’école communale d’Eglise Neuve d’Issac, à 2 km des Gaumes, verra passer un certain nombre des enfants des Gaumes. Outre Brigitte et Véronique, qui habitaient aux Gaumes de facon permanente, plus tard ce sera aussi les Revel, ce seront des enfants de passage comme Anne comme citée plus haut par Armelle, puis son frère Hervé que les grands-parents, Gaston et Marie, recurent en séjour pour quelques mois.
V – Gaëtan de Beauchaine et sa famille aux Gaumes
Dès leur retour du Maroc, en septembre 1946, et alors que Gaëtan cherche où et comment s’installer, Gaston et Marie accueillent aux Gaumes leur fils avec sa famille. Brigitte nait en octobre. Les « trois petits », Nicole, Max et Nanik sont mis en pension. Ghislaine et Micheline sont retirées de l’école. Les Lavernelle sont aussi venus vivre au Chalet à cette époque ( contrôler et préciser comment et qui ). Gaëtane est en pension avec Nicole et Nanik chez les dominicaines à Villeneuve/Lot.
Gaëtan avait espéré avoir Jean du Claud dans la part d’héritage de sa femme revenant à ses cinq enfants et à lui-même, sa belle-mère, Marie Duhamel, décédée brusquement en 1944 à l’âge de 60 ans (controler). Jean-du-Claud ira à la deuxième fille, Simone Solari. Son mari en avait repris la gérance sans doute à la suite de Gaëtan.
"Bonne-maman" (Marie) et quelques arrières petits-enfants, Benoit, Pascale, Marie-France, Joëlle, Laurence, Caroline, 1961
Le jeune ménage s’était fait construire une maison dans le style de celle de Mme Duhamel à la lisière du bois. Finalement, faute de pouvoir reprendre Jean-du-Claud, Gaëtan achète donc les Gaumes. Jacques est alors parti au Maroc (Est-il parti parce que Gaëtan achetait ? ou bien est-ce que Gaëtan achète parce que Jacques voulait de toute facon partir ? à demander). Gaëtan installe sa famille avec 6 enfants dans la grande maison de la cour. Il la rénove totalement, en modifie le plan, fait des chambres dans le grenier, agrandit la terrasse. Des photos montrant que des travaux sont en cours datent de l’été 1948. (cf le texte du blogg « Grande Maison »)
VI– Et maintenant ?
A écrire :
une section sur les Gaumes actuelles., le partage, Pyraine, la maison de Bertrand, la transformation des bâtiments et leur utilisation, la construction de la maison de Max, l’étang,, la piscine, les bois ´rajeunis...
Une section sur les vacances, un temps à part dans le quotidien mais essentiel dans la construction de la famille.
Une autre section pourrait être une série de courtes présentations de ce que les jeunes (30-50 ans ?) font actuellement en demandant que ceux qui veulent écrivent quelques lignes (1 page ou ?) sur eux-mêmes et le tour que leur vie a pris. Ce qui e´serait intéressant serait la variation des destins et éventuellement les liens qu’il pourrait y avoir pour certains avec les vies passées mais aussi les différences énormes que d’autres représenteraient.
-
[1] Extinction par les hommes. Il y avait encore deux filles, Marie-France (décédée en 2005) et Solange (décédée en 2005). Il reste une fille de Marie-France, Thérèse de Fromont, sans descendance.
[2] En 1980 j’ai inteviewé une voisine de Tante Maino qui m’a montré des carnets de famille où étaient consignés des descriptions des réceptions dans les années 1870-1900 avec menus et listes des invités. J’ai oublié le nom.
[3] Gaston était sans doute anxieux de conserver les relations sociales que la famille de Beauchaine avait tissées depuis des générations à Montagnac autour de la propriété familiale de La Bertinie. Il y a réussi. Encore maintenant dans les années 2000 Les Gaumes ont des liens avec plusieurs familles de Montagnac comme les Grange et aussi les Prévost-Leygonie.
[4] En novembre 1953 il parla de la valeur de la marine marchande au Collège St Joseph à Sarlat.
[5] Il restera plus de 50 ans aux Gaumes jusqu’à sa mort en ?1990 ?. Cf le récit de sa soeur, Linette, pour plus d’informations sur la famille de Kergommeaux et les Beauchaine.

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